La distanciation sociale et les restrictions gouvernementales pour lutter contre la propagation du COVID-19 ralentissent les taux d’admissions à l’hôpital et de décès, et allègent le fardeau des systèmes de santé débordés. Cependant, dans le même temps, le détournement des ressources de santé du monde vers l’interruption et le traitement du COVID-19 signifie moins de financement et un fardeau croissant sur les efforts de prise en charge d’autres maladies telles que le paludisme.

Alors que le COVID-19 continue à faire rage, d’autres maladies telles que le paludisme ne peuvent être ignorées. C’est la raison pour laquelle Sanofi s’efforce de garantir l’approvisionnement des médicaments nécessaires aux patients. A l’occasion de la Journée Mondiale du Paludisme, Sanofi collabore avec plusieurs Programmes Nationaux de Lutte contre le Paludisme, et en particulier au Sénégal, autour de campagnes de sensibilisation à la maladie, en utilisant les canaux de communication digitaux.

Le défi consiste à maintenir les efforts de lutte contre le paludisme, en particulier en Afrique qui concentre la majeure partie des cas et où les systèmes de santé comptent parmi les plus fragiles du monde. La pandémie de coronavirus a même poussé les systèmes de santé des pays développés au point de rupture. Elle pourrait venir submerger ceux des pays africains où le paludisme paie déjà le plus lourd tribut.

En effet, le plus gros problème de la lutte contre le paludisme aujourd’hui réside dans la performance des systèmes de santé en Afrique sub-Saharienne.

Luc Kuykens, Senior Vice-Président Global Health Programs

Les piliers de l’approche holistique de Sanofi consistent non seulement à fournir une gamme de médicaments accessibles mais aussi à renforcer l’éducation et la sensibilisation au paludisme auprès des enfants vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire, en particulier en Afrique sub-Saharienne.

Les enfants sont les adultes de demain, et plus tôt ils intègreront la prévention dans leur vie quotidienne, plus ils auront de chance d’agir en conséquence pour le reste de leur vie. Plus important encore, les enfants sont d’excellents ambassadeurs pour transmettre et partager leurs connaissances avec les communautés.

Isabelle Villadary, responsable des programmes de lutte contre le paludisme et la tuberculose, Global Health

Les outils pédagogiques de Sanofi, qui ont d’ailleurs reçu plusieurs prix, sont composés de matériels et de jeux imprimés mais également de nouveaux outils digitaux qui pourraient être le meilleur moyen d’atteindre les enfants qui doivent rester à la maison pendant la crise du COVID-19. Il s’agit en particulier d’un dessin animé et de vidéos disponibles sur Youtube ainsi que d’une application web d’un jeu de mémoire progressif. Les enfants apprennent comment prévenir, diagnostiquer et prendre en charge le paludisme, ce qui est très important car certains symptômes du paludisme et du CODIV-19 peuvent être similaires, comme la fièvre.

« C’est une très grande partie des activités de mon équipe », a déclaré Luc Kuykens à propos des outils pédagogiques digitaux. « L’accent est mis sur la façon d’expliquer aux enfants d’où vient le paludisme et ce qu’ils peuvent faire avec leur famille pour le prévenir ».

Les programmes de lutte contre le paludisme sont construits autour de la diffusion d’informations, de l’accès aux tests et aux médicaments et d’activités de lutte antivectorielle relativement simples, telles que l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide ou la pulvérisation à l’intérieur des maisons. Un diagnostic et un traitement précoces sont essentiels pour réduire la mortalité. Toutes ces initiatives sont potentiellement menacées par les restrictions liées au COVID-19.

Les agents de santé, même équipés de protections individuelles adéquates, peuvent ne pas être les bienvenus à domicile. A l’inverse, les personnes ressentant des symptômes peuvent hésiter à se rendre à la clinique ou à l’hôpital de peur d’être exposées au COVID-19.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a constaté des perturbations dans la chaine d’approvisionnement (tant à l’import qu’à l’export) des kits de dépistage du paludisme, des moustiquaires, des insecticides et des médicaments.1

Compte tenu de ces complications, l’OMS et d’autres acteurs de la communauté mondiale du paludisme, notamment le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme et le Fonds Mondial, ont lancé des appels pour veiller à ce que les efforts de lutte contre le paludisme ne soient pas compromis par la lutte contre le COVID-19.

Les pays ne doivent pas réduire leurs efforts de détection et de traitement du paludisme car cela risquerait de compromettre gravement la santé et le bien-être de millions de personnes atteintes d’une maladie potentiellement mortelle.

l'OMS

A titre d’exemple, l’OMS rappelle que l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest, a « sapé les efforts de lutte contre le paludisme et entraîné une augmentation massive des maladies et des décès liés au paludisme », en Guinée, Libéria et Sierra Leone. Une étude a estimé à plus d’un million de cas supplémentaires dans ces trois pays seulement.2

A la recherche d’un nouvel élan

La communauté de la santé mondiale a fixé un objectif ambitieux pour 2030 : un monde sans paludisme. Grâce à des efforts et des investissements conséquents et soutenus, l’incidence de la maladie a diminué d’environ 20% entre 2010 et 2018. 

Cependant il y avait encore environ 228 millions de cas de paludisme dans le monde en 2018, avec 405 000 décès. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus vulnérables, représentant 67% des décès dans le monde.3

Mais malgré ces chiffres encourageants, les progrès sont au point mort.Dans les dix pays africains où le taux de paludisme est le plus élevé, il y avait un total de 3,5 millions de cas supplémentaires en 2017 par rapport à 2016, selon les Nations Unies.5
Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter de l’incidence du paludisme dans les pays pauvres. En 2018, la moitié des cas survenus dans le monde était recensée dans seulement six pays africains, 93% des cas de paludisme étant survenus sur le continent Africain. Selon l’OMS, le paludisme est la sixième cause de décès dans les pays à faible revenu ; il ne fait même pas partie des dix causes principales de décès dans les pays riches. 

Malgré tout, il y a des raisons d’espérer que les efforts de prévention du paludisme pourront encore avoir un effet pendant la pandémie du COVID-19, selon Isabelle Villadary. « L’utilisation des smartphones et des réseaux sociaux est bien développée dans les pays africains, et de courtes vidéos présentant des mesures de protection simples sont importantes pour atteindre les enfants », a-t-elle déclaré. « S’il y a une chose que le COVID-19 a déjà démontré, c’est à quel point le digital peut être un vecteur d’informations ».